Nourrir tes talents et choisir tes missions en cohérence avec tes valeurs
Fiston,
La vie d’un individu peut être racontée comme étant l’histoire :
. de ses talents et de leur développement (ou leur étouffement),
. des missions qu’il choisit ou qu’il accepte qu’on lui donne,
. et des valeurs qui sous-tendent ces choix (car ce sont bien des choix et il y a toujours des valeurs que l’individu privilégie lors de ces choix).
Le fait que nous partagions des valeurs fondamentales va faciliter la compréhension de ce qui suit (je vais donc aller droit au but).
Dieu dit clairement dans le Coran :
51 : [56] « Et Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour M’adorer. »
Il y a bien une mission fondamentale pour l’Homme pendant cette vie : adorer Dieu !
Le choix des missions de vie doit donc se faire en conscience et en cohérence avec cette mission fondamentale.
Je considère que le plus grand malheur qui puisse arriver à l’Homme est de se tromper dans ce choix (l’enjeu est grand –il n’y a pas plus grand- une éternité de bonheur au paradis ou une éternité de malheur en enfer.. et l’éternité c’est long, surtout vers la fin ! –comme dirait l’autre-)
La compréhension du sens de « adorer Dieu » peut (et doit) aider pour un choix éclairé de ses missions de vie.
Je vais essayer de faire simple (cette notion d’adoration est fondamentale, et mériterait des chapitres entiers).
Adorer Dieu est une notion qui embrasse toute chose que Dieu aime, que ce soit des pensées et des intentions, des paroles, des actes apparents ou des actes faits en secret.
Evidemment, l’adoration comprend la reconnaissance de tous les attributs (décrits dans les 99 noms) de Dieu, la prière, la zakat, le jeûne et le pèlerinage, la parole véridique –la profession de foi-, la bienfaisance envers les parents, le fait de maintenir ses liens de sang, toute recherche du savoir, la méditation sur la création et la sagesse divine, respecter ses promesses, ordonner le bien et interdire le mal, préserver l’ordre que Dieu a voulu sur terre (dans la nature, et la paix entre les humains), la bienfaisance, que ce soit envers les voisins, les orphelins, les indigents, les étrangers de passage, les animaux... ainsi que les invocations et l’évocation de Dieu, le fait de réciter le saint Coran...
De même, l’amour de Dieu et de Son Prophète (obéir avec l’objectif de se rapprocher), la crainte de Dieu et le repentir, la sincérité et la pureté dans la foi, la patience face aux épreuves de la vie, le fait d’être reconnaissant envers Dieu pour tous Ses bienfaits, le fait d’accepter Ses décisions et de s’en remettre à Lui en toute confiance, l’espoir de Sa miséricorde et la peur de Son châtiment : tout cela fait partie de l’adoration.
L’adoration adressée à Dieu est la chose qu’Il aime le plus et qui Le satisfait le plus, puisque s’il a créé les créatures, ce n’est que pour cela.
A titre d’exemple (sans prétention d’exemplarité), je vais te lister mes missions de vie, en lien avec ma mission fondamentale « adorer Dieu » :
Ecrire et diffuser une information utile pour :
. améliorer la connaissance de l’Islam et faire reculer la méconnaissance qui engendre la peur et la haine
. bâtir des ponts et promouvoir la paix et l’amour entre les Hommes en éclairant ce qui leur est commun
. accroître le discernement entre le bien et le mal
Me réformer (au niveau de mes pensées et de mes intentions, de mes émotions, de mes paroles et de mes actes) pour plus de cohérence avec ma mission fondamentale et pour améliorer mon application des piliers de l’Islam
Se comporter avec les miens avec amour et responsabilité (aimer –et le prouver en créant un cadre solide, sécurisant et permettant l’épanouissement de ceux que j’aime-, respecter chacun dans toutes ses dimensions, transmettre mes savoirs en termes de religions et mes apprentissages de mes expériences, protéger, soutenir, conseiller, aider les miens à identifier leurs missions et à développer leurs talents)
Avoir de bons comportements avec les gens en général et aider mon prochain (conseils, coaching, écoute et soutien, transmission de mes apprentissages)
Donner une image positive de l’Islam (je vis en France et l’image de l’Islam est en partie liée à l’image que je donne)
Prendre soin de moi et de mon équilibre (chasse, pêche, connexion à la nature, sport, santé, rire, détente, méditation, art, jardinage, ramassage…) pour être dans les meilleures dispositions pour la réalisation des autres missions
Pour te mettre à l’aise, ces missions ont mis beaucoup de temps avant de se dessiner avec clarté et de se confirmer par des actes.
Voici mon histoire, ou l’histoire du développement de mes talents et missions :
Dès mon enfance dans un Liban en guerre civile, certains goûts et talents sont apparus chez l’enfant que j’étais. Des talents artistiques (plaisir de produire de beaux tableaux entre autres : talent que j’ai délaissé, sans souffrance, car je baignais dans une culture qui ne le valorisait pas et qui ne le prenait pas au sérieux, le confinant dans un cadre de loisir d’enfant).. J’aimais chanter aussi… Je voulais jouer de la guitare puis du piano… J’aimais les belles paroles poétiques et la rédaction de beaux textes en arabe et la littérature, celle qui éblouit, qui prouve, qui démontre, qui lutte contre les injustices… puis il y a eu le foot (où j’étais rapide, et je savais échapper à la surveillance des défenseurs pour me trouver au bon endroit pour marquer des buts)… J’étais attiré par l’immobilité et l’observation pendant des heures de détails dans la nature, avec paix et émerveillement… Mais ces choses là n’était considérés que comme des traits de personnalité, rien de plus.. Et au Liban, et de manière plus aigue pendant la guerre, il fallait réussir, et réussir signifiait devenir ingénieur ou médecin… Je suis donc devenu ingénieur, parce qu’il fallait réussir (le choix de la spécialité de l’informatique s’est fait sans passion, mais simplement parce que le marché du travail s’orientait vers une abondance d’opportunités dans ce domaine). A aucun moment je n’ai été attiré par les maths ou l’informatique, ce qui n’a pas empêché ma réussite (telle que la définissait mon entourage familial et culturel).. Réussite, en mettant de côté ce que j’aime et en utilisant a minima mes vrais talents. D’ailleurs, dès que j’ai pu échapper à la technique pour être dans la relation aux humains, je l’ai fait…
Survivre d’abord, on verra pour les talents et les autres missions plus tard
En fait, l’explication de ces choix (j’étais forcé ou soumis par la force des choses) est la suivante : fuyant un pays qui a mis régulièrement (au moins à 5 reprises) en danger, directement, ma vie et parfois celles de membres de ma famille, j’ai atterri dans un pays qui avait du mal à accepter la présence d’étrangers et où la greffe d’un élément nouveau se heurte à de multiples ‘anticorps’. Super l’accueil ! Il fallait que je crée ma place, question de survie, que je prenne racine dans la société et dans les cœurs (c’est important d’avoir le droit d’exister et d’être aimé et d’être écouté et apprécié chez un être humain en général.. encore plus chez quelqu’un à qui ces droits ont été niés, contestés, malmenés dès l’enfance).. D’où ma détermination pour la réussite et ma quête effrénée, pendant des années, de l’amour.
Que vient faire l’amour la dedans ? Et bien, l’amour m’a fasciné d’emblée car il me donnait rapidement (comme par magie) tous ces ingrédients (exister, être aimé, apprécié, écouté, admiré, etc…). Les talents naturels ne pesaient pas lourd au regard de cette quête de mes droits humains élémentaires… J’ai donc délaissé mes principaux talents pour me concentrer sur mon intégration (sans me perdre totalement et sans renoncer à qui je suis, car il s’agissait de me faire accepter moi tel que je suis, et non de me faire accepter uniquement si je deviens un autre…).
Il me fallait passer par là, et il fallait d’abord que j’obtienne cette reconnaissance avant d’obtenir ma libération de cette quête pour pouvoir enfin épanouir mes facettes les plus précieuses.
Redonner la parole à mes talents
Cette quête nécessaire et temporaire m’a tout de même permis de découvrir de nouveaux talents et de leur donner une place.
J’ai découvert, face à l’adversité, ma capacité à transformer la colère et le sentiment d’injustice en argumentation et j’ai en parallèle appris (et je continue) à donner une forme digeste à mon discours, et adaptée à mon public. J’ai aussi appris à redéfinir la réalité de manière à pouvoir avancer en me protégeant des pièges et autres manipulations et à développer des réflexes pour y progresser en sécurité.
Au fil de mon « développement » et de l’avènement des questions fondamentales (la finalité de la vie, les missions que Dieu agrée..) j’ai appris à identifier et à enfin utiliser tous mes talents délaissés.
Je les inscris dans ce que je considère être mes œuvres salutaires qui pourraient, j’espère, peser positivement dans la balance de mes actions je jour du jugement.
Pendant ma quête de reconnaissance et d’acceptation, je suis passé par plusieurs façons de voir notre monde (tiens-toi bien : il y a du spécial !):
D’abord l’enfant dans une guerre civile : « Mais qu’est ce qui se passe ? Je n’ai rien fait de mal et des gens veulent me tuer ? » (peur, colère, tristesse et instinct de survie)
Ensuite, je réalise que je suis désirable : par mes parents -pour ma gentillesse et ma réussite scolaire-, par mes amis –pour le foot, la chasse-, mes profs au Liban puis en France -pour ma rapidité et mon intelligence-, par mon entourage professionnel –pour ma rapidité, ma productivité, mon astuce et mon humour-, et surtout, par celles qui m’ont aimé –pour tout ça et parfois sans raison évidente, il me suffisait d’être.
En réalité, les talents que je développais le mieux, sont ceux qui me rendaient le plus grand service dans ma quête d’acceptation et d’admiration…
Mes premières amours ont eu un effet gigantesque sur mon état d’esprit : j’ai acquis la certitude que j’étais hors de commun (on me l’a tellement dit et redit et c’était éblouissant pour moi, venant de belles personnes, chacune avec son histoire, son mystère et sa complexité, et –parfois- sa beauté incroyable.. que cette personne n’aime que moi et veuille m’aimer éternellement !!!)… Enfin ! Enfin une qui a les yeux en face des trous.. Mais, pour être sûr, il fallait absolument le confirmer en le revérifiant encore et encore… avec d’autres femmes !
Ensuite l’état d’esprit (un peu idiot avec le recul) du grand seigneur : Je suis tellement exceptionnel que c’est presque un devoir d’en faire profiter le plus grand nombre.. Je me rappelle que je me disais « mais qui suis-je pour priver les autres femmes du privilège d’être ne serait-ce qu’un court instant avec moi ».. C’est extraordinairement débile, nous sommes d’accord, mais c’était terriblement nourrissant et rassurant sur qui je suis. C’était pendant une période de ma vie, à la fois excessif et revanchard sur cette humanité qui a failli –elle a voulu, mais a raté son coup- faire une grosse bourde en m’éliminant dès mon enfance. Ma colère me faisait penser que ce sont ceux qui ne reconnaissent pas ma valeur qui sont des cons et des riens (toujours cette colère et cette déception de l’humanité qui m’a montré son pire visage dès l’enfance).
Je suis ensuite passé à une période un peu plus sereine (mais avec toujours un fond de mépris pour cette humanité) : certitude de ma valeur et que ceux qui ne la reconnaissent pas sont des aveugles et qui ont des choses à soigner dans leur tête et leur cœur.
Cette quête effrénée s’est terminée un jour, et les sentiments contradictoires et les démons qui m’habitaient se sont estompés pour arriver à une certaine sérénité (rassuré et ayant en bonne partie réglé mes comptes avec l’humanité, même s’il reste des dossiers en cours), j’ai mis de côté (dans mon musée de l’expérience personnelle) cette question d’être hors du commun et j’ai compris que m’aimer moi-même était primordial. Et m’aimer véritablement passe par aimer les autres véritablement et être cohérent avec mon idéal spirituel.
La fin de cette quête m’a permis de rebattre mes cartes et de donner la parole à mes talents et les mettre au service des missions que j’ai décidé en homme enfin libre.
Mon autre « bataille » qui s’est jouée pendant des années, c’était de répondre aux injonctions de la société (parents, société, profs, amis, compagnes : il faut réussir, il faut être ingénieur, il faut travailler, il faut s’enrichir, il faut posséder, il faut, il faut…) tout en préparant ma conquête de la liberté.
A présent, mon état d’esprit d’homme libre est « je décide, je fais, je choisis, je suis responsable des mes choix, les autres, je les écoute et je souris » (je sais que leurs injonctions reflètent leurs peurs et leurs malheurs).
Ma vision de la nature humaine s’est enfin tournée vers ce que je dois apporter à cette nature humaine (sans passer mon temps à lui reprocher ce qu’elle montre parfois et sans en attendre une récompense.. le retour que je vise est ailleurs : les récompenses divines et renouer avec ma nature d’enfant qui aime naturellement les autres et ce qui est beau dans la vie, l’environnement et les relations).
Voilà, je voulais te raconter cette vision intime de mon parcours (Je ne me suis pas fait en un jour : explication du pourquoi j’ai développé tel ou tel talent à tel moment dans ma vie et pourquoi cet autre talent n’a été libéré qu’à cet autre moment et pourquoi ce dernier est encore en attente etc..) pour alimenter ta réflexion et pour que tu en tires tes propres apprentissages.
Le choix de la mission en lien avec la mission fondamentale est parfois subtile
J’ai croisé pendant ma vie des personnes qui ont fait des choix parfois diamétralement opposés dans des contextes d’apparence similaires.
Travailler dans une banque ? J’ai croisé le chemin d’une personne qui ne voulait pas travailler pour des banques au nom du rejet des intérêts que la banque pratique en général. J’ai aussi vu les musulmans qui ont travaillé dans des banques pour finir par y créer la finance dite islamique ou encore le micro crédit. J’ai aussi connu des personnes qui y ont travaillé en montrant aux autres employés leur comportement exemplaire..
Se protéger d’un contexte, le réformer ou améliorer le regard des autres sur les musulmans, tous ces choix sont respectables et le choix dépend de qui on est au moment de faire le choix.
Rester en France ? Je me rappelle d’un échange avec une personne qui m’a conseillé de quitter la France « qui ne nous aimera jamais ». J’ai décidé pour ma part de ne pas déserter un endroit où je pouvais, par les talents que Dieu m’a permis de développer, apporter quelque chose de positif en tant que frontalier identitaire. Le fait que mon parcours, par la volonté divine, m’ait conduit à m’installer en France fait partie du dessein de Dieu. J’en suis archi conscient et perçois ma responsabilité sous cet angle de vue.
La découverte (ou la construction) d’une mission de vie (et les talents qui vont avec) peut être plus ou moins évidente selon :
. comment on s'y prend (réflexion propre, avec un tiers, outillé tel un bilan de compétence ou un coaching)
. le temps consacré à y réfléchir
. la liberté de choix acquise (libération du besoin d’argent et des attentes et exigences externes réelles ou supposées)..
Comment identifier ? Des indices ?
. Les talents évidents et reconnus
. Les activités qui te font vraiment plaisir et t’apportent du bien-être
. Tes émotions et ton envie de changer les choses : ce qui t’insupporte et que tu as envie de contribuer à changer
. Un regard externe sur tes talents peut t’aider s’il est neutre (ne veut pas que tu résolves ses propres problèmes et ne veut pas pour toi) et bienveillant
Optimisme : Une mission peut être découverte tardivement.
Mon constat : Les talents que j’ai développés sont ceux qui m’ont rendu les plus grands services pour satisfaire mon besoin le plus insatisfait du moment… Mes autres talents sont alors délaissés mais peuvent réapparaître selon les besoins qui passent au premier plan.. L’idéal c’est naturellement quand le besoin converge vers la mission fondamentale.
Utiliser les talents que Dieu t’offre et te permet de développer est selon moi un des hauts degrés de la reconnaissance (à ce sujet, tu peux relire https://actesetrecompenses.weebly.com/reconnaissance.html)
Deux versets sur l’importance d’être reconnaissant :
27 : [40] – « Et moi, dit un autre qui était initié à l’Écriture, je te l’apporterai en un clin d’oeil. » Et lorsque Salomon vit le trône déposé devant lui, il s’écria : « C’est là une faveur que mon Seigneur m’accorde pour m’éprouver si je suis reconnaissant ou ingrat ! Or, celui qui est reconnaissant l’est à son propre avantage. Mais celui qui est ingrat doit savoir que mon Dieu Se suffit à Lui-même, car Il est Riche et Généreux. »
31 : [12] Nous avons donné, en vérité, la sagesse à Luqmân, en lui disant : « Sois reconnaissant envers Dieu ! Car quiconque est reconnaissant l’est à son propre avantage ; tandis que celui qui se montre ingrat, Dieu Se passera volontiers de sa gratitude, car Il est le Seul Digne de louange.
Je te souhaites d’être reconnaissant, de reconnaître tes talents, de reconnaître tes missions justes et cohérentes avec ta mission fondamentale, et que tu sois reconnu par Dieu et par les Hommes.
Je t’aime fiston !
La vie d’un individu peut être racontée comme étant l’histoire :
. de ses talents et de leur développement (ou leur étouffement),
. des missions qu’il choisit ou qu’il accepte qu’on lui donne,
. et des valeurs qui sous-tendent ces choix (car ce sont bien des choix et il y a toujours des valeurs que l’individu privilégie lors de ces choix).
Le fait que nous partagions des valeurs fondamentales va faciliter la compréhension de ce qui suit (je vais donc aller droit au but).
Dieu dit clairement dans le Coran :
51 : [56] « Et Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour M’adorer. »
Il y a bien une mission fondamentale pour l’Homme pendant cette vie : adorer Dieu !
Le choix des missions de vie doit donc se faire en conscience et en cohérence avec cette mission fondamentale.
Je considère que le plus grand malheur qui puisse arriver à l’Homme est de se tromper dans ce choix (l’enjeu est grand –il n’y a pas plus grand- une éternité de bonheur au paradis ou une éternité de malheur en enfer.. et l’éternité c’est long, surtout vers la fin ! –comme dirait l’autre-)
La compréhension du sens de « adorer Dieu » peut (et doit) aider pour un choix éclairé de ses missions de vie.
Je vais essayer de faire simple (cette notion d’adoration est fondamentale, et mériterait des chapitres entiers).
Adorer Dieu est une notion qui embrasse toute chose que Dieu aime, que ce soit des pensées et des intentions, des paroles, des actes apparents ou des actes faits en secret.
Evidemment, l’adoration comprend la reconnaissance de tous les attributs (décrits dans les 99 noms) de Dieu, la prière, la zakat, le jeûne et le pèlerinage, la parole véridique –la profession de foi-, la bienfaisance envers les parents, le fait de maintenir ses liens de sang, toute recherche du savoir, la méditation sur la création et la sagesse divine, respecter ses promesses, ordonner le bien et interdire le mal, préserver l’ordre que Dieu a voulu sur terre (dans la nature, et la paix entre les humains), la bienfaisance, que ce soit envers les voisins, les orphelins, les indigents, les étrangers de passage, les animaux... ainsi que les invocations et l’évocation de Dieu, le fait de réciter le saint Coran...
De même, l’amour de Dieu et de Son Prophète (obéir avec l’objectif de se rapprocher), la crainte de Dieu et le repentir, la sincérité et la pureté dans la foi, la patience face aux épreuves de la vie, le fait d’être reconnaissant envers Dieu pour tous Ses bienfaits, le fait d’accepter Ses décisions et de s’en remettre à Lui en toute confiance, l’espoir de Sa miséricorde et la peur de Son châtiment : tout cela fait partie de l’adoration.
L’adoration adressée à Dieu est la chose qu’Il aime le plus et qui Le satisfait le plus, puisque s’il a créé les créatures, ce n’est que pour cela.
A titre d’exemple (sans prétention d’exemplarité), je vais te lister mes missions de vie, en lien avec ma mission fondamentale « adorer Dieu » :
Ecrire et diffuser une information utile pour :
. améliorer la connaissance de l’Islam et faire reculer la méconnaissance qui engendre la peur et la haine
. bâtir des ponts et promouvoir la paix et l’amour entre les Hommes en éclairant ce qui leur est commun
. accroître le discernement entre le bien et le mal
Me réformer (au niveau de mes pensées et de mes intentions, de mes émotions, de mes paroles et de mes actes) pour plus de cohérence avec ma mission fondamentale et pour améliorer mon application des piliers de l’Islam
Se comporter avec les miens avec amour et responsabilité (aimer –et le prouver en créant un cadre solide, sécurisant et permettant l’épanouissement de ceux que j’aime-, respecter chacun dans toutes ses dimensions, transmettre mes savoirs en termes de religions et mes apprentissages de mes expériences, protéger, soutenir, conseiller, aider les miens à identifier leurs missions et à développer leurs talents)
Avoir de bons comportements avec les gens en général et aider mon prochain (conseils, coaching, écoute et soutien, transmission de mes apprentissages)
Donner une image positive de l’Islam (je vis en France et l’image de l’Islam est en partie liée à l’image que je donne)
Prendre soin de moi et de mon équilibre (chasse, pêche, connexion à la nature, sport, santé, rire, détente, méditation, art, jardinage, ramassage…) pour être dans les meilleures dispositions pour la réalisation des autres missions
Pour te mettre à l’aise, ces missions ont mis beaucoup de temps avant de se dessiner avec clarté et de se confirmer par des actes.
Voici mon histoire, ou l’histoire du développement de mes talents et missions :
Dès mon enfance dans un Liban en guerre civile, certains goûts et talents sont apparus chez l’enfant que j’étais. Des talents artistiques (plaisir de produire de beaux tableaux entre autres : talent que j’ai délaissé, sans souffrance, car je baignais dans une culture qui ne le valorisait pas et qui ne le prenait pas au sérieux, le confinant dans un cadre de loisir d’enfant).. J’aimais chanter aussi… Je voulais jouer de la guitare puis du piano… J’aimais les belles paroles poétiques et la rédaction de beaux textes en arabe et la littérature, celle qui éblouit, qui prouve, qui démontre, qui lutte contre les injustices… puis il y a eu le foot (où j’étais rapide, et je savais échapper à la surveillance des défenseurs pour me trouver au bon endroit pour marquer des buts)… J’étais attiré par l’immobilité et l’observation pendant des heures de détails dans la nature, avec paix et émerveillement… Mais ces choses là n’était considérés que comme des traits de personnalité, rien de plus.. Et au Liban, et de manière plus aigue pendant la guerre, il fallait réussir, et réussir signifiait devenir ingénieur ou médecin… Je suis donc devenu ingénieur, parce qu’il fallait réussir (le choix de la spécialité de l’informatique s’est fait sans passion, mais simplement parce que le marché du travail s’orientait vers une abondance d’opportunités dans ce domaine). A aucun moment je n’ai été attiré par les maths ou l’informatique, ce qui n’a pas empêché ma réussite (telle que la définissait mon entourage familial et culturel).. Réussite, en mettant de côté ce que j’aime et en utilisant a minima mes vrais talents. D’ailleurs, dès que j’ai pu échapper à la technique pour être dans la relation aux humains, je l’ai fait…
Survivre d’abord, on verra pour les talents et les autres missions plus tard
En fait, l’explication de ces choix (j’étais forcé ou soumis par la force des choses) est la suivante : fuyant un pays qui a mis régulièrement (au moins à 5 reprises) en danger, directement, ma vie et parfois celles de membres de ma famille, j’ai atterri dans un pays qui avait du mal à accepter la présence d’étrangers et où la greffe d’un élément nouveau se heurte à de multiples ‘anticorps’. Super l’accueil ! Il fallait que je crée ma place, question de survie, que je prenne racine dans la société et dans les cœurs (c’est important d’avoir le droit d’exister et d’être aimé et d’être écouté et apprécié chez un être humain en général.. encore plus chez quelqu’un à qui ces droits ont été niés, contestés, malmenés dès l’enfance).. D’où ma détermination pour la réussite et ma quête effrénée, pendant des années, de l’amour.
Que vient faire l’amour la dedans ? Et bien, l’amour m’a fasciné d’emblée car il me donnait rapidement (comme par magie) tous ces ingrédients (exister, être aimé, apprécié, écouté, admiré, etc…). Les talents naturels ne pesaient pas lourd au regard de cette quête de mes droits humains élémentaires… J’ai donc délaissé mes principaux talents pour me concentrer sur mon intégration (sans me perdre totalement et sans renoncer à qui je suis, car il s’agissait de me faire accepter moi tel que je suis, et non de me faire accepter uniquement si je deviens un autre…).
Il me fallait passer par là, et il fallait d’abord que j’obtienne cette reconnaissance avant d’obtenir ma libération de cette quête pour pouvoir enfin épanouir mes facettes les plus précieuses.
Redonner la parole à mes talents
Cette quête nécessaire et temporaire m’a tout de même permis de découvrir de nouveaux talents et de leur donner une place.
J’ai découvert, face à l’adversité, ma capacité à transformer la colère et le sentiment d’injustice en argumentation et j’ai en parallèle appris (et je continue) à donner une forme digeste à mon discours, et adaptée à mon public. J’ai aussi appris à redéfinir la réalité de manière à pouvoir avancer en me protégeant des pièges et autres manipulations et à développer des réflexes pour y progresser en sécurité.
Au fil de mon « développement » et de l’avènement des questions fondamentales (la finalité de la vie, les missions que Dieu agrée..) j’ai appris à identifier et à enfin utiliser tous mes talents délaissés.
Je les inscris dans ce que je considère être mes œuvres salutaires qui pourraient, j’espère, peser positivement dans la balance de mes actions je jour du jugement.
Pendant ma quête de reconnaissance et d’acceptation, je suis passé par plusieurs façons de voir notre monde (tiens-toi bien : il y a du spécial !):
D’abord l’enfant dans une guerre civile : « Mais qu’est ce qui se passe ? Je n’ai rien fait de mal et des gens veulent me tuer ? » (peur, colère, tristesse et instinct de survie)
Ensuite, je réalise que je suis désirable : par mes parents -pour ma gentillesse et ma réussite scolaire-, par mes amis –pour le foot, la chasse-, mes profs au Liban puis en France -pour ma rapidité et mon intelligence-, par mon entourage professionnel –pour ma rapidité, ma productivité, mon astuce et mon humour-, et surtout, par celles qui m’ont aimé –pour tout ça et parfois sans raison évidente, il me suffisait d’être.
En réalité, les talents que je développais le mieux, sont ceux qui me rendaient le plus grand service dans ma quête d’acceptation et d’admiration…
Mes premières amours ont eu un effet gigantesque sur mon état d’esprit : j’ai acquis la certitude que j’étais hors de commun (on me l’a tellement dit et redit et c’était éblouissant pour moi, venant de belles personnes, chacune avec son histoire, son mystère et sa complexité, et –parfois- sa beauté incroyable.. que cette personne n’aime que moi et veuille m’aimer éternellement !!!)… Enfin ! Enfin une qui a les yeux en face des trous.. Mais, pour être sûr, il fallait absolument le confirmer en le revérifiant encore et encore… avec d’autres femmes !
Ensuite l’état d’esprit (un peu idiot avec le recul) du grand seigneur : Je suis tellement exceptionnel que c’est presque un devoir d’en faire profiter le plus grand nombre.. Je me rappelle que je me disais « mais qui suis-je pour priver les autres femmes du privilège d’être ne serait-ce qu’un court instant avec moi ».. C’est extraordinairement débile, nous sommes d’accord, mais c’était terriblement nourrissant et rassurant sur qui je suis. C’était pendant une période de ma vie, à la fois excessif et revanchard sur cette humanité qui a failli –elle a voulu, mais a raté son coup- faire une grosse bourde en m’éliminant dès mon enfance. Ma colère me faisait penser que ce sont ceux qui ne reconnaissent pas ma valeur qui sont des cons et des riens (toujours cette colère et cette déception de l’humanité qui m’a montré son pire visage dès l’enfance).
Je suis ensuite passé à une période un peu plus sereine (mais avec toujours un fond de mépris pour cette humanité) : certitude de ma valeur et que ceux qui ne la reconnaissent pas sont des aveugles et qui ont des choses à soigner dans leur tête et leur cœur.
Cette quête effrénée s’est terminée un jour, et les sentiments contradictoires et les démons qui m’habitaient se sont estompés pour arriver à une certaine sérénité (rassuré et ayant en bonne partie réglé mes comptes avec l’humanité, même s’il reste des dossiers en cours), j’ai mis de côté (dans mon musée de l’expérience personnelle) cette question d’être hors du commun et j’ai compris que m’aimer moi-même était primordial. Et m’aimer véritablement passe par aimer les autres véritablement et être cohérent avec mon idéal spirituel.
La fin de cette quête m’a permis de rebattre mes cartes et de donner la parole à mes talents et les mettre au service des missions que j’ai décidé en homme enfin libre.
Mon autre « bataille » qui s’est jouée pendant des années, c’était de répondre aux injonctions de la société (parents, société, profs, amis, compagnes : il faut réussir, il faut être ingénieur, il faut travailler, il faut s’enrichir, il faut posséder, il faut, il faut…) tout en préparant ma conquête de la liberté.
A présent, mon état d’esprit d’homme libre est « je décide, je fais, je choisis, je suis responsable des mes choix, les autres, je les écoute et je souris » (je sais que leurs injonctions reflètent leurs peurs et leurs malheurs).
Ma vision de la nature humaine s’est enfin tournée vers ce que je dois apporter à cette nature humaine (sans passer mon temps à lui reprocher ce qu’elle montre parfois et sans en attendre une récompense.. le retour que je vise est ailleurs : les récompenses divines et renouer avec ma nature d’enfant qui aime naturellement les autres et ce qui est beau dans la vie, l’environnement et les relations).
Voilà, je voulais te raconter cette vision intime de mon parcours (Je ne me suis pas fait en un jour : explication du pourquoi j’ai développé tel ou tel talent à tel moment dans ma vie et pourquoi cet autre talent n’a été libéré qu’à cet autre moment et pourquoi ce dernier est encore en attente etc..) pour alimenter ta réflexion et pour que tu en tires tes propres apprentissages.
Le choix de la mission en lien avec la mission fondamentale est parfois subtile
J’ai croisé pendant ma vie des personnes qui ont fait des choix parfois diamétralement opposés dans des contextes d’apparence similaires.
Travailler dans une banque ? J’ai croisé le chemin d’une personne qui ne voulait pas travailler pour des banques au nom du rejet des intérêts que la banque pratique en général. J’ai aussi vu les musulmans qui ont travaillé dans des banques pour finir par y créer la finance dite islamique ou encore le micro crédit. J’ai aussi connu des personnes qui y ont travaillé en montrant aux autres employés leur comportement exemplaire..
Se protéger d’un contexte, le réformer ou améliorer le regard des autres sur les musulmans, tous ces choix sont respectables et le choix dépend de qui on est au moment de faire le choix.
Rester en France ? Je me rappelle d’un échange avec une personne qui m’a conseillé de quitter la France « qui ne nous aimera jamais ». J’ai décidé pour ma part de ne pas déserter un endroit où je pouvais, par les talents que Dieu m’a permis de développer, apporter quelque chose de positif en tant que frontalier identitaire. Le fait que mon parcours, par la volonté divine, m’ait conduit à m’installer en France fait partie du dessein de Dieu. J’en suis archi conscient et perçois ma responsabilité sous cet angle de vue.
La découverte (ou la construction) d’une mission de vie (et les talents qui vont avec) peut être plus ou moins évidente selon :
. comment on s'y prend (réflexion propre, avec un tiers, outillé tel un bilan de compétence ou un coaching)
. le temps consacré à y réfléchir
. la liberté de choix acquise (libération du besoin d’argent et des attentes et exigences externes réelles ou supposées)..
Comment identifier ? Des indices ?
. Les talents évidents et reconnus
. Les activités qui te font vraiment plaisir et t’apportent du bien-être
. Tes émotions et ton envie de changer les choses : ce qui t’insupporte et que tu as envie de contribuer à changer
. Un regard externe sur tes talents peut t’aider s’il est neutre (ne veut pas que tu résolves ses propres problèmes et ne veut pas pour toi) et bienveillant
Optimisme : Une mission peut être découverte tardivement.
Mon constat : Les talents que j’ai développés sont ceux qui m’ont rendu les plus grands services pour satisfaire mon besoin le plus insatisfait du moment… Mes autres talents sont alors délaissés mais peuvent réapparaître selon les besoins qui passent au premier plan.. L’idéal c’est naturellement quand le besoin converge vers la mission fondamentale.
Utiliser les talents que Dieu t’offre et te permet de développer est selon moi un des hauts degrés de la reconnaissance (à ce sujet, tu peux relire https://actesetrecompenses.weebly.com/reconnaissance.html)
Deux versets sur l’importance d’être reconnaissant :
27 : [40] – « Et moi, dit un autre qui était initié à l’Écriture, je te l’apporterai en un clin d’oeil. » Et lorsque Salomon vit le trône déposé devant lui, il s’écria : « C’est là une faveur que mon Seigneur m’accorde pour m’éprouver si je suis reconnaissant ou ingrat ! Or, celui qui est reconnaissant l’est à son propre avantage. Mais celui qui est ingrat doit savoir que mon Dieu Se suffit à Lui-même, car Il est Riche et Généreux. »
31 : [12] Nous avons donné, en vérité, la sagesse à Luqmân, en lui disant : « Sois reconnaissant envers Dieu ! Car quiconque est reconnaissant l’est à son propre avantage ; tandis que celui qui se montre ingrat, Dieu Se passera volontiers de sa gratitude, car Il est le Seul Digne de louange.
Je te souhaites d’être reconnaissant, de reconnaître tes talents, de reconnaître tes missions justes et cohérentes avec ta mission fondamentale, et que tu sois reconnu par Dieu et par les Hommes.
Je t’aime fiston !