Choisir le cadre : posture, moment, domaine, public
Fiston,
Maintenant que la question « pourquoi –et pour quoi- bien agir ? » est traitée et que la nécessité d’agir bien est une évidence, je t’invite à inscrire ton action et notamment ta communication dans un cadre optimal.
Le cadre optimal, de mon point de vue, peut se décrire avec ces 4 composantes (et donc 4 choix) :
1. La bonne posture (la tienne)
2. Le bon moment
3. Le bon domaine
4. Le bon public
Il est logiquement évident que l’optimum est la réunion des 4.
Imagine que l’un des 4 choix soit mauvais :
. Alors que le moment est le bon, le public est demandeur et à l’écoute, le sujet d’actualité et intéressant ton auditoire et tu le maîtrises, une posture agressive de ta part peut tout détruire.
. Alors que la posture calme et assurée est présente, le public est demandeur et à l’écoute, le sujet est d’actualité et c’est le bon moment de le traiter, mais tu ne le maîtrises pas du tout : ça ne risque pas de fonctionner.
. Alors que tu as la bonne posture, tu maîtrises le sujet qui est d’actualité, mais que le public est mal ciblé (non intéressé, non réceptif, malveillant et sourd à tout argument) : c’est une perte de temps et d’énergie.
. Si ton public bien choisi est potentiellement très intéressé par un sujet que tu maîtrises, et si tu choisis un moment où ton public est préoccupé par d’autres sujets plus brûlants pour lui, tu risques de parler dans le vide.
Je te laisse imaginer quand plusieurs des choix sont mauvais !
En réalité, l’optimum est rare, et nous sommes souvent amenés à « faire au mieux » avec la situation telle qu’elle s’impose.
Revenons à ces 4 choix en détail :
1. La bonne posture (la tienne)
Il n’y a pas de posture idéale valable pour toutes les situations (parfois le calme, parfois montrer les crocs, parfois l’autodéfense, parfois le sourire, parfois la collaboration, parfois le questionnement et la curiosité réelle, parfois la bienveillance,..).
Je te recommande ce qui me parait naturel (et potentiel) chez toi : une posture calme, à l’écoute, pédagogue, parlant peu mais de manière concise, bienveillant, droit et solide dans ta foi.
En situation conflictuelle (qui s’imposerait à toi), tu peux adopter différentes postures avec leurs avantages et inconvénients :
Retrait / Evitement
Avantages : Temps de réflexion / Peu d’énergie et de temps / Désamorce les conflits de personnes et de valeurs
Inconvénients : Favorise parfois l’escalade / Perçue comme une faiblesse exploitable
Compromis
Avantages : Dé cristallise / Crée un esprit de conciliation / Permet de conserver les positions Inconvénients : Solutions routinières / Suscite le marchandage / Impression de « pas fini »
Domination
Avantages : Rapide / Peut sécuriser / Content d’avoir tranché
Inconvénients : Passivité et soumission stratégiques / Risque de baisse d’engagement / Esprit de revanche du perdant
Confrontation / Négociation
Avantages : Renforce la confiance / Solution de long terme / Favorise l’expression / Développe la motivation
Inconvénients : Plus de temps et d’énergie / Insécurisation / Tout ne se négocie pas / Perçue comme une faiblesse
Apaisement
Avantages : Adapté si enjeu limité / Calme les esprits / Sécurise à court terme / Améliore la relation
Inconvénients : Refus de prendre ses responsabilités / Cache un conflit larvé
2. Le bon moment
Le bon moment pour toi (tu as les infos, tu es calme, tu as la bonne intention, tu as envie, tu es en forme).
Le bon moment pour ton public (demandeur, disponible, à l’écoute : sinon ? Tu as autre chose à faire de ton temps précieux).
Le bon moment pour communiquer est aussi celui où la connexion avec ton public est établie, positive et solide : il faut donc d’abord bâtir ce lien de confiance avec ton public ou ton interlocuteur.
3. Le bon domaine
Domaine important par rapport à tes valeurs.
Domaine où tes connaissances suffisent pour parler et agir en espérant des conséquences positives beaucoup plus importantes que d’éventuelles conséquences négatives (s’il doit y en avoir).
Tu connais les très nombreux miracles scientifiques et numériques du Coran, et tu y es sensible intellectuellement et émotionnellement. Mais choisir ce domaine pour introduire l’islam à un public demandeur de connaître l’islam, disponible mais insensible aux arguments scientifiques, serait une erreur de choix de domaine.
4. Le bon public
Public qui le mérite (demandeur d’information, concerné, capable de comprendre –parlant ta langue par exemple-, à l’écoute et disponible).
Public bien choisi selon la teneur du discours et parfois selon le sujet même : ex . une étude des versets du Coran qui évoquent les récompenses divines s’adresserait à un public de musulmans ou de personnes qui s’intéressent avec bienveillance à l’Islam (ce n’est donc pas tout public si on cible l’utilité optimale, c’est mon avis actuel sur la question).
Cela exclut donc les publics :
. Malhonnêtes et de mauvaise foi (manipulateurs donc), les endroits où ils pullulent (les réseaux sociaux, les forums, les commentateurs des articles de presse en ligne (souvent ignorants, mais ce n’est pas la seule explication de leur malhonnêteté à un instant donné),
. Haineux non disposés à la bienveillance (qui traînent aussi sur les réseaux sociaux, les trolls mais pas que),
. Querelleurs avec la querelle pour seule finalité (des problèmes psychologiques à résoudre, et ce n’est pas ton boulot),
. Ceux qui ont décidé définitivement et par avance qu’ils ne seront pas convaincus (souvent les débatteurs –de tous bords- sur nos chaînes d’info continue, et sur les RS),
. Ceux qui posent une pseudo question et qui n’ont aucune intention d’écouter ta réponse (le plus souvent ils y répondent eux-mêmes avec des « je sais très bien ce que vous allez répondre… »)
En dehors de ces « cas » qui ne contribuent que négativement, et dans la mesure du possible, essaye de connaître ton interlocuteur ou ton public.
Voici une liste de questions que se posent les communicants sur leurs interlocuteurs (destinataires d’une communication) :
• Quelle est la qualité des personnes présentes ?
• À quelle catégorie socioprofessionnelle appartiennent-ils ?
• Quelle est leur culture ?
• Qu’est-ce qui leur plaît / déplaît ? Quels sont leurs tabous ? Quels sont les termes à bannir ? Quels sont leurs a priori ?
• Combien sont-ils ?
• Qu’attendent-ils ?
• Quelles sont leurs priorités ?
• Quels sont leurs besoins ?
• Quel est l’historique de tes relations avec eux ?
• Quel est leur pouvoir (de décision, d’influence…) ?
• Quel est leur niveau de connaissance du sujet ?
• Que vont-ils gagner à te suivre dans ton raisonnement ? Quelles pourraient être leurs objections ?...
Mieux tu connaîtras tes interlocuteurs, mieux tu arriveras à leur transmettre ton message !
Pour finir, j’aimerais attirer ton attention sur une liberté essentielle et un état d’esprit serein qui l’accompagne : la liberté de ne pas répondre tant que le cadre n’est pas (suffisamment proche de) celui que tu exiges. En gros : c’est ce cadre, ou c’est non merci !
C’est vraiment fondamental à mes yeux. Tu m’as souvent parlé de questions (parfois énervantes) qui te sont posées au sujet de la religion en général et de l’islam en particulier.
Tu es libre de ne pas répondre.
Tu es même libre de ne pas donner d’explication au fait que tu ne répondes pas (mais tu peux le faire : en valorisant la question de fond et le sujet de fond et en défendant qu’un sujet d’importance exige un cadre d’échange d’un certain niveau).
Cette liberté, tu peux l’exercer pleinement tant que tu juges :
. que le moment est inadapté,
. que ton interlocuteur n’est pas dans des dispositions et dans une posture d’apprentissage (donc écoute, humilité, ouverture, bienveillance, disponibilité et réelle demande de réponse pour en faire un usage constructif : ca fait beaucoup ?),
. que tu n’as pas le niveau de connaissance suffisant,
. que tu n’as pas l’enthousiasme et l’envie qui vont bien.
Le cadre idéal, tu peux l’espérer, l’attendre.. ou mieux : être proactif en l’affichant et en disant que tu ne souhaites pas intervenir en dehors de ce cadre. Au besoin, parce qu’il le faut parfois, tu pourrais aider ton interlocuteur à adopter la bonne posture et à identifier avec lui ses angoisses et sa réelle question (s’il y en a une).
Dis-toi que le monde est vaste. Les lieux-égouts de la communication sont très valorisés de nos jours. Mais les opportunités d’échange constructif et de transmission des savoirs entre gens saints et honnête, sont très très nombreuses. Recherche plutôt ces opportunités-ci. Tu peux parfois les croiser dans des lieux et à des moments inattendus.
Je t’aime Fiston !
Maintenant que la question « pourquoi –et pour quoi- bien agir ? » est traitée et que la nécessité d’agir bien est une évidence, je t’invite à inscrire ton action et notamment ta communication dans un cadre optimal.
Le cadre optimal, de mon point de vue, peut se décrire avec ces 4 composantes (et donc 4 choix) :
1. La bonne posture (la tienne)
2. Le bon moment
3. Le bon domaine
4. Le bon public
Il est logiquement évident que l’optimum est la réunion des 4.
Imagine que l’un des 4 choix soit mauvais :
. Alors que le moment est le bon, le public est demandeur et à l’écoute, le sujet d’actualité et intéressant ton auditoire et tu le maîtrises, une posture agressive de ta part peut tout détruire.
. Alors que la posture calme et assurée est présente, le public est demandeur et à l’écoute, le sujet est d’actualité et c’est le bon moment de le traiter, mais tu ne le maîtrises pas du tout : ça ne risque pas de fonctionner.
. Alors que tu as la bonne posture, tu maîtrises le sujet qui est d’actualité, mais que le public est mal ciblé (non intéressé, non réceptif, malveillant et sourd à tout argument) : c’est une perte de temps et d’énergie.
. Si ton public bien choisi est potentiellement très intéressé par un sujet que tu maîtrises, et si tu choisis un moment où ton public est préoccupé par d’autres sujets plus brûlants pour lui, tu risques de parler dans le vide.
Je te laisse imaginer quand plusieurs des choix sont mauvais !
En réalité, l’optimum est rare, et nous sommes souvent amenés à « faire au mieux » avec la situation telle qu’elle s’impose.
Revenons à ces 4 choix en détail :
1. La bonne posture (la tienne)
Il n’y a pas de posture idéale valable pour toutes les situations (parfois le calme, parfois montrer les crocs, parfois l’autodéfense, parfois le sourire, parfois la collaboration, parfois le questionnement et la curiosité réelle, parfois la bienveillance,..).
Je te recommande ce qui me parait naturel (et potentiel) chez toi : une posture calme, à l’écoute, pédagogue, parlant peu mais de manière concise, bienveillant, droit et solide dans ta foi.
En situation conflictuelle (qui s’imposerait à toi), tu peux adopter différentes postures avec leurs avantages et inconvénients :
Retrait / Evitement
Avantages : Temps de réflexion / Peu d’énergie et de temps / Désamorce les conflits de personnes et de valeurs
Inconvénients : Favorise parfois l’escalade / Perçue comme une faiblesse exploitable
Compromis
Avantages : Dé cristallise / Crée un esprit de conciliation / Permet de conserver les positions Inconvénients : Solutions routinières / Suscite le marchandage / Impression de « pas fini »
Domination
Avantages : Rapide / Peut sécuriser / Content d’avoir tranché
Inconvénients : Passivité et soumission stratégiques / Risque de baisse d’engagement / Esprit de revanche du perdant
Confrontation / Négociation
Avantages : Renforce la confiance / Solution de long terme / Favorise l’expression / Développe la motivation
Inconvénients : Plus de temps et d’énergie / Insécurisation / Tout ne se négocie pas / Perçue comme une faiblesse
Apaisement
Avantages : Adapté si enjeu limité / Calme les esprits / Sécurise à court terme / Améliore la relation
Inconvénients : Refus de prendre ses responsabilités / Cache un conflit larvé
2. Le bon moment
Le bon moment pour toi (tu as les infos, tu es calme, tu as la bonne intention, tu as envie, tu es en forme).
Le bon moment pour ton public (demandeur, disponible, à l’écoute : sinon ? Tu as autre chose à faire de ton temps précieux).
Le bon moment pour communiquer est aussi celui où la connexion avec ton public est établie, positive et solide : il faut donc d’abord bâtir ce lien de confiance avec ton public ou ton interlocuteur.
3. Le bon domaine
Domaine important par rapport à tes valeurs.
Domaine où tes connaissances suffisent pour parler et agir en espérant des conséquences positives beaucoup plus importantes que d’éventuelles conséquences négatives (s’il doit y en avoir).
Tu connais les très nombreux miracles scientifiques et numériques du Coran, et tu y es sensible intellectuellement et émotionnellement. Mais choisir ce domaine pour introduire l’islam à un public demandeur de connaître l’islam, disponible mais insensible aux arguments scientifiques, serait une erreur de choix de domaine.
4. Le bon public
Public qui le mérite (demandeur d’information, concerné, capable de comprendre –parlant ta langue par exemple-, à l’écoute et disponible).
Public bien choisi selon la teneur du discours et parfois selon le sujet même : ex . une étude des versets du Coran qui évoquent les récompenses divines s’adresserait à un public de musulmans ou de personnes qui s’intéressent avec bienveillance à l’Islam (ce n’est donc pas tout public si on cible l’utilité optimale, c’est mon avis actuel sur la question).
Cela exclut donc les publics :
. Malhonnêtes et de mauvaise foi (manipulateurs donc), les endroits où ils pullulent (les réseaux sociaux, les forums, les commentateurs des articles de presse en ligne (souvent ignorants, mais ce n’est pas la seule explication de leur malhonnêteté à un instant donné),
. Haineux non disposés à la bienveillance (qui traînent aussi sur les réseaux sociaux, les trolls mais pas que),
. Querelleurs avec la querelle pour seule finalité (des problèmes psychologiques à résoudre, et ce n’est pas ton boulot),
. Ceux qui ont décidé définitivement et par avance qu’ils ne seront pas convaincus (souvent les débatteurs –de tous bords- sur nos chaînes d’info continue, et sur les RS),
. Ceux qui posent une pseudo question et qui n’ont aucune intention d’écouter ta réponse (le plus souvent ils y répondent eux-mêmes avec des « je sais très bien ce que vous allez répondre… »)
En dehors de ces « cas » qui ne contribuent que négativement, et dans la mesure du possible, essaye de connaître ton interlocuteur ou ton public.
Voici une liste de questions que se posent les communicants sur leurs interlocuteurs (destinataires d’une communication) :
• Quelle est la qualité des personnes présentes ?
• À quelle catégorie socioprofessionnelle appartiennent-ils ?
• Quelle est leur culture ?
• Qu’est-ce qui leur plaît / déplaît ? Quels sont leurs tabous ? Quels sont les termes à bannir ? Quels sont leurs a priori ?
• Combien sont-ils ?
• Qu’attendent-ils ?
• Quelles sont leurs priorités ?
• Quels sont leurs besoins ?
• Quel est l’historique de tes relations avec eux ?
• Quel est leur pouvoir (de décision, d’influence…) ?
• Quel est leur niveau de connaissance du sujet ?
• Que vont-ils gagner à te suivre dans ton raisonnement ? Quelles pourraient être leurs objections ?...
Mieux tu connaîtras tes interlocuteurs, mieux tu arriveras à leur transmettre ton message !
Pour finir, j’aimerais attirer ton attention sur une liberté essentielle et un état d’esprit serein qui l’accompagne : la liberté de ne pas répondre tant que le cadre n’est pas (suffisamment proche de) celui que tu exiges. En gros : c’est ce cadre, ou c’est non merci !
C’est vraiment fondamental à mes yeux. Tu m’as souvent parlé de questions (parfois énervantes) qui te sont posées au sujet de la religion en général et de l’islam en particulier.
Tu es libre de ne pas répondre.
Tu es même libre de ne pas donner d’explication au fait que tu ne répondes pas (mais tu peux le faire : en valorisant la question de fond et le sujet de fond et en défendant qu’un sujet d’importance exige un cadre d’échange d’un certain niveau).
Cette liberté, tu peux l’exercer pleinement tant que tu juges :
. que le moment est inadapté,
. que ton interlocuteur n’est pas dans des dispositions et dans une posture d’apprentissage (donc écoute, humilité, ouverture, bienveillance, disponibilité et réelle demande de réponse pour en faire un usage constructif : ca fait beaucoup ?),
. que tu n’as pas le niveau de connaissance suffisant,
. que tu n’as pas l’enthousiasme et l’envie qui vont bien.
Le cadre idéal, tu peux l’espérer, l’attendre.. ou mieux : être proactif en l’affichant et en disant que tu ne souhaites pas intervenir en dehors de ce cadre. Au besoin, parce qu’il le faut parfois, tu pourrais aider ton interlocuteur à adopter la bonne posture et à identifier avec lui ses angoisses et sa réelle question (s’il y en a une).
Dis-toi que le monde est vaste. Les lieux-égouts de la communication sont très valorisés de nos jours. Mais les opportunités d’échange constructif et de transmission des savoirs entre gens saints et honnête, sont très très nombreuses. Recherche plutôt ces opportunités-ci. Tu peux parfois les croiser dans des lieux et à des moments inattendus.
Je t’aime Fiston !