Prendre conscience de l'image sociale liée à ce que nous disons, montrons, faisons, laissons penser
Fiston,
L’image en France (et dans l’occident en général) de l’Islam et des Musulmans laisse à désirer (pour ne pas dire est catastrophique).
S’offusquer et ressentir une grande injustice devant l’écart entre ce qu’est l’Islam et l’image qui en est perçue, est humain et légitime. Ce sentiment d’injustice peut même, dans le meilleur des cas, être transformé en moteur du changement.
Le sujet de mon texte c’est de prendre conscience au niveau individuel (à commencer par nous : toi, moi, les proches que nous aimons) de l’image sociale liée à ce que nous montrons, disons, faisons et laissons penser.
Evidemment, les ennemis de la paix, ceux qui construisent et qui entretiennent les mûrs, sont responsables et coupables, mais ce n’est pas le sujet que je voudrais aborder dans cet écrit : non pas que « on s’en fiche » ou « on n’y peut rien » mais je suis convaincu qu’il faut en priorité commencer par incarner nous-même ce que nous voulons que le monde perçoive de nous (de l’Islam, des musulmans, des jeunes, de toi tout court) et ce que nous voulons que le monde devienne.
Avant de te dire mes apprentissages sur ce qui marche bien (ou pas) pour arriver à incarner dignement ce que nous pensons être notre identité et notre mission, je vais partager avec toi certains aspects de l’état des lieux actuel.
Comment est perçu l’Islam en France (à travers qui surtout) ?
Je ne vais pas te citer un nième sondage sur ce que penseraient nos concitoyens de l’Islam. Le résultat affligeant est connu d’avance.
Sans vouloir accabler totalement ou innocenter totalement les citoyens musulmans que nous sommes, entre autres, observons ceux qui ont la parole la plus écoutée (qui portent donc le plus de responsabilité) :
Les imams médiatiques et les experts en islam (et terrorisme ou radicalisation : ça va de paire en général, ce sont des spécialités où l’on s’expertise beaucoup en ces temps troublés). En examinant le pedigree de ces experts et portes parole, nous sommes légitimement atterrés et surpris que les médias principaux (chaînes d’informations continue, ou pas) n’invitent que ceux là (n’exagérons pas, soyons précis : dans 99% des cas). Le choix des invités (presque permanents) sont l’illustration principale de la ligne éditoriale d’un journal (télévisé ou non) : jouer plus ou moins finement avec les amalgames pour donner et entretenir une image négative de l’Islam (sorte de nouvel ennemi commun, très commode) pour construire et entretenir des murs (tout en affirmant parfois, sans aucune honte, qu’ils œuvrent pour notre bien).
Pas étonnant que tu trouves sur les réseaux sociaux ces pseudo portes paroles et experts dénoncés, démasqués et certains devenus la risée du web (en France mais surtout à l’étranger…).
Peu importent pour ces gens (médias, pseudo experts et portes paroles) les notions d’honnêteté et de responsabilité.
Pas très honnête en effet que ces gens :
. attribuent à l’islam des comportements contraires à l’islam (en fait, dans « nos » médias, ils n’illustrent l’Islam QUE par ces comportements contraires à l’Islam !) (*)
. lient à l’islam les personnes qui « ressembleraient à des musulmans » par la couleur de la peau (du type méditerranéen au type noir avec toutes les nuances : c’est du musulman globalement) ou par une langue (les arabes musulmans ne représentent pourtant que 20 à 25% des musulmans, et les arabes non musulmans se trouvent embarqués avec les musulmans)
. généralisent aux musulmans (en visant donc l’Islam en réalité) le comportement nauséabond de certains (très peu nombreux) qui se réclament de l’Islam (à tort : ignorants ou ayant un agenda inavoué de dresseurs de murs)
. n’invitent que des personnages mal intentionnés et/ou irresponsables qui mènent les débats télévisés de façon caricaturale
. se drapent d’affirmations du genre « Nous ne voulons surtout pas faire l’amalgame, mais », ce qui revient à dire au public : faites l’amalgame !
(*) pour rétablir la vérité face à ces « méconnaissances » : je te conseille de te référer à ce site : http://discernement-islam.weebly.com/
Pas très responsable non plus car ces gens :
. entretiennent et construisent (par cette désinformation très professionnelle) la méconnaissance de l’Islam
. la méconnaissance de l’autre génère la méfiance, puis la peur, puis la haine, préparant les affrontements et les guerres de demain (pour nos enfants et les leurs)
. qui n'apprécient pas l'Islam (et c'est leur liberté, reconnue par l'Islam lui-même), et qui diffusent l'idée que la religion musulmane est (ou porte en elle) l'interprétation déviante de l'Islam faite par les extrémistes violents. Alors que leur intention serait (?) de lutter, comme nous, contre l'extrémisme violent, ces personnes contribuent dans les faits à l'expansion des extrémistes violents en entérinant leurs thèses.
N’oublions pas au passage les hommes et femmes politiques qui, selon la période, lancent et enveniment les débats internes sur l’Islam — qui sont très souvent des débats de stigmatisation et de désinformation — et donnent au passage à la France une image d’intolérance, alors qu’une grande partie de son prestige était due à son image d’ouverture et de tolérance. Nous vivons dans un monde globalisé et les débats internes ont des répercutions internationales. Et dans la mesure où le débat sur l’Islam est caricatural et excessif, « on » donne un peu cette image de pays fermé sur lui-même, de pays intolérant. La France est en train de perdre une partie de cet avantage d’ouverture et de tolérance. Cela importe peu semble-t-il pour beaucoup de politiques qui ont embrayé sur ce thème en pensant qu’un discours antimusulmans viendrait accroître leur popularité (en surfant sur les instincts primaires de peur et de haine d’une partie de nos concitoyens).
Je m’arrête là sur l’état des lieux, et en tire un enseignement :
Si tu ne donnes pas (toi en tant que citoyen musulman) une image positive (donc conforme au message) et visible de l’Islam, alors que d’autres (cf. plus haut) s’en chargent avec le résultat que l’on observe, tu n’auras pas rempli ta part de devoir et de responsabilité.
Est-ce que la responsabilité de ceux qui donnent, à des degrés divers, une mauvaise image de leur groupe d’appartenance (certains chrétiens, certains musulmans, certains juifs, etc.) serait engagée dans les réactions hostiles (parfois catastrophiques) commises contre eux ? A mon sens, dans une certaine proportion et indiscutablement : Oui !
Beaucoup de musulmans se comportent à l'opposé de ce qu'enseigne leur religion.. et sont les premiers à s'étonner qu'on les moque (et leur religion avec)..
Chaque musulman a le pouvoir d'agir à son niveau sur sa situation et sur l'image qu'il donne de lui et de sa religion, en agissant d'abord sur lui-même (dans sa maison, sa famille, son quartier, son travail, etc.).
La situation peut-elle s'améliorer sans cet effort ? Le Coran apporte une réponse claire à cette question dans la Sourate 13, Verset 11 : "... Dieu ne modifie point l'état d'un peuple tant que les hommes qui le composent n'auront pas modifié ce qui est en eux-mêmes..." ce qui correspond à un des enseignements clés en coaching ou en thérapie, et plus généralement partout où un changement est souhaitable !
Voilà ce que je voulais te dire sur l’état des lieux et la notion de responsabilité des uns et des autres (même si ce dernier sujet est loin d’être épuisé).
Que faire à ton niveau ?
J’attire ton attention sur un écueil dans lequel j’ai pataugé un certain temps… avant d’en sortir pour adopter une attitude plus responsable et efficace.
J’ai mis en effet quelques années pour dépasser l’attitude négative (inefficace et passive) :
. « je n’y suis pour rien.. d’ailleurs, je n’étais pas là au début »
. « cette mauvaise image de l’Islam, donnée par des ignorants malhonnêtes et exploitée par des malhonnêtes irresponsables, n’est pas de ma faute »
. « ils n’ont qu’à se débrouiller à présent avec le mal qu’ils vivent et que leurs mensonges et leur haine ont d’une certaine manière généré et attiré, moi je pourrai toujours m’en préserver ou me barrer »
. « ce n’est pas à mon niveau que ça va changer quoique ce soit »
Une fois cette attitude dépassée, nous allons pouvoir plancher sur ce qui va te permettre (tu en fais déjà une bonne partie) de donner une image digne de l’Islam :
. Ta tenue et ton apparence
. Ta communication non verbale
. Ta parole
. Tes comportements avec (ou devant) les autres
Ta tenue et ton apparence
Ta tenue et ton apparence doivent tenir compte de l’environnement dans lequel tu débarques ou tu vis.
Ton image liée à ton apparence est fortement dépendante du public que tu côtoies ; selon son histoire (collective ou personnelle), ses habitudes (ceux qui vivent dans un pays habitué aux barbes et foulards ne réagissent pas de la même manière que dans la Sarthe ou la Vendée –je les cite parce que je me suis attaché à ces deux départements) et les a priori qu’il s’est construit ave l’aide des médias (cf. plus haut).
Je t’ai souvent parlé de cet exemple (tout théorique) du port de la barbe ou de la jellaba (ressembler au Prophète et ses compagnons vs attirer les cœurs et ne pas les repousser). Il est évident que pour un musulman, rapprocher les cœurs des gens et ne pas les repousser est infiniment supérieur à toute question de ressemblance physique ou de tenue vestimentaire.
Un musulman à la tenue et l’apparence négligée ou sale, donnera une image de l’islam dont il se réclame, négative et repoussante.
Ta communication non verbale
La gestuelle, la démarche et la posture
Notre culture scientifique privilégie l'esprit par rapport au corps (et donc la communication verbale par rapport à la communication “non verbale”), et que les signaux corporels sont interprétés spontanément et inconsciemment au sein de la psychologie populaire.
Le fait que les croyances et les stéréotypes de cette psychologie populaire ne correspondent à aucune réalité scientifique les rend d'autant plus dangereux pour vous, lorsque tu en es en position d'émetteur.
Que tu le veuilles pu non, tu ne peux pas ne pas communiquer sur le plan non-verbal.
Dès lors que tu es présent devant l'auditoire, ton corps expédie à ton insu et en permanence des paquets de signaux visuels. Le sens qu'on leur associe n'a peut-être rien à voir avec ce que tu ressens réellement à ce moment-là, il est néanmoins constitué par les auditeurs et détermine leur attitude et leur disposition à ton égard.
Tâches de rester conscient que les signaux corporels sont associés analogiquement (et sans aucun recul critique) avec des attitudes mentales, par exemple :
• gestes trop amples : esprit de grandeur, présomption, prétention…
• gestes trop étriqués : esprit limité, manque d'ambition…
• gestes saccadés : agressivité, manque de sûreté de soi, superficialité…
• faible mobilité : manque de dynamisme, lourdeur, passivité…
• posture trop décontractée : surestimation de soi, bluff…
• posture trop guindée : rigidité morale, manque d'adaptation…
Rappel :
La majorité des ouvrages consacrés à la communication dans le monde de l'entreprise ne font que s'inspirer des théories et des observations scientifiques, ils ne les appliquent pas véritablement. De fait, ils reformulent dans un langage apparemment scientifique la plupart des ingrédients de la psychologie populaire, ce dont ils tirent leur efficacité commerciale. Tu as beau te dire que ces livres et les pratiques des gens qui s'en servent ne reposent sur aucune base scientifique solide, il n'empêche qu'au bout du compte tu seras jugé en fonction des pseudo-lois qu'ils énoncent en graphologie, en morphopsychologie, en astrologie, en chirologie, en numérologie et autres “-logies”, qui constituent le corpus de référence “théorique” à la mode chez certains recruteurs professionnels.
Peu importe que ta personnalité réelle échappe à ces moyens vulgarisés d'investigation.
L'important, c'est de savoir que ta personnalité est actuellement interprétée avec ces grilles d'observation, même si elles sont scientifiquement fausses…!
Mieux vaut donc que tu les connaisses, pour mieux composer avec elles.
Conséquence fondamentale pour toi :
Si tu essuies un échec, dans un exposé ou un entretien d'embauche par exemple, cela ne signifie pas que tu ne vaux rien, mais simplement que ta communication n'a pas respecté les règles en usage.
Autrement dit : essayes de ne pas déprimer à la suite d'un échec en réalité imputable aux lois du marché, et non à ta personnalité profonde…
Notre corps dit-il tout haut ce que notre cerveau pense tout bas? Oui, affirme sans hésiter Philippe Turchet, auteur de la synergologie, une discipline qui prétend décoder le langage non verbal.
Selon la synergologie, 99% des gestes sont universels. Ce qui diffère, c'est la fréquence et l'amplitude de ces gestes. «Par exemple, les gestes sont beaucoup plus amples chez les Québécois. Les Japonais font les mêmes, mais leurs gestes sont plus petits», observe-t-il. Il existe aussi des gestes culturels: «Faire "entre guillemets" avec les doigts, ça n'existe pas chez les peuples où l'on n'a pas appris à lire.»
Si l’activité de l’esprit est située dans le cerveau et si les interactions lisibles sur le corps participent à la fabrication de la raison, le langage corporel devient, selon les synergologues, la voie majeure pour lire l’activité du cerveau sur le corps et la structure du langage corporel devient l'outil qui permet d'appréhender le fonctionnement de l'esprit humain.
L'émotion est un mouvement Emotion est né du latin « émovéré », qui signifie : Se mouvoir.
Elle naît de chaque interaction et modifie quelque chose dans la configuration de notre visage et de notre corps. L’étymologie en soi donne des indications précises sur le chemin à suivre pour lire l’émotion : d’abord observer son mouvement, car l’émotion est un mouvement corporel... Derrière une émotion, il y a donc toujours un mouvement. Il est même sans doute à la base de l’émotion !
C’est ce qu’avait bien compris un psychologue de la fin du XIX ème siècle : William James. Il symbolisait le processus en prenant un exemple aujourd’hui devenu classique : « Si lors d’une promenade vous croisez un ours, pensez-vous d’abord à vous enfuir et prenez-vous conscience ensuite que vous avez peur ? ou bien alors, avez-vous peur et vous enfuyez-vous pour cette raison … ? » Dans ce débat, tout le vingtième siècle lui a donné tord en disant : Si nous avons peur nous nous enfuyons. C’est d’ailleurs assez logique. Mais des recherches récentes montrent que la fuite est préalable et que c’est en courant que l'être humain prend conscience qu'il a peur de l’ours !
Ce mécanisme est au cœur même de la survie.
En voiture, il nous est tous arrivé de freiner avant même d’avoir pu analyser la nature du danger. Si nous avions dû attendre que notre «cerveau conscient », le néocortex intervienne, il aurait été trop tard. Ce sont des composantes émotionnelles qui ont fait le travail beaucoup plus rapidement. Entre l’émotion et le mouvement, nés de l’interaction, se déroule un véritable pas de deux, et nous entrons dans la danse dès la naissance, car l’amygdale est déjà préformée à la naissance.
Partir des mouvements du visage et du corps pour décrire l’interaction semble avoir tout son sens selon la synécologie. Consciemment, nous mettons les mouvements du corps en relation avec des états psychiques. Ce que nous faisons lorsque nous disons « il pleure c’est donc qu’il est triste », ou « tu as vu comme il est fier, il bombe le torse», « Je voulais lui parler de ça… il a plissé le front, j’ai tout de suite arrêté », « en ce moment il se traîne, il est épuisé »…
Si nous nous livrons à cet exercice de mise en relation d’états émotionnels ou psychiques avec les mouvements du visage et du corps c’est parce le cerveau se livre à cette opération. Nos mouvements, les informations que nous intégrons, les émotions que nous ressentons, sont des instances inter reliées dans notre cerveau. Une pensée, une émotion, un mouvement, ont des répercussions réelles aux deux autres niveaux.
Nous nous en rendons bien compte lorsque nous faisons du sport : le fait de marcher, nager, faire du vélo par exemple, ne sont qu’une somme de mouvements, mais ils déclenchent du bien-être et font souvent naître en cours ou juste après l’effort des pensées, des émotions d’un ordre différent de ce qu’elles étaient, avant d’entreprendre ces mouvements. Nos mouvements nous ont changés, en quelque sorte.
Longtemps nous avons cru que le cerveau pilotait le corps, lorsque nous éprouvions des émotions, mais nous savons aujourd’hui que le processus est plutôt interactif. Le corps ne fait pas que réagir aux messages envoyés par le cerveau. Il envoie, lui aussi, des messages émotionnels transitant par le tronc cérébral, à destination du cerveau. C’est si vrai que lors d’accidents, les malades empêchés d’envoyer des informations corporelles au cerveau, ressentent également moins d’émotions.
Voilà pour la théorie (extrait d’une formation sur la communication non verbale que je donne à des managers en entreprise).
Au-delà, je te conseille de porter une attention et un soin particulier à regarder de manière bienveillante les autres et à leur sourire (les bâtisseurs de ponts entre les cœurs l’ont compris !).
Ta parole
Sans trop m’étendre, je te conseille la lecture de cet article dans lequel j’ai tout dit ! https://affinites.weebly.com/parler.html
Et l’article précédent de ce site https://amonfils.weebly.com/choisir-le-cadre.html.
Tes comportements avec (ou devant) les autres
Bien sûr je te conseille de jeter un coup d’œil sur cet article qui détaille le comportement du musulman avec les non musulmans : http://discernement-islam.weebly.com/islam-et-relation-avec-les-non-musulmans.html, dont voici un extrait :
1er principe : bons comportements pour des relations cordiales
Ce devoir de bon comportement avec tout autre humain figure à de très nombreux endroits dans le Coran comme par exemple dans la Sourate 4, 36-37 "Adorez Dieu, sans rien Lui associer ! Soyez bons envers vos parents, vos proches, les orphelins, les pauvres, les voisins qu’ils soient de votre sang ou éloignés, ainsi que vos compagnons de tous les jours, les voyageurs de passage et les esclaves que vous possédez, car Dieu n’aime pas les arrogants vantards / ainsi que les avares qui recommandent l’avarice à leurs semblables et dissimulent les faveurs dont Dieu les a gratifiés...". (Nb. La mention 'les esclaves que vous possédez' ne vise en aucun cas à approuver l'esclavage mais à prendre en compte une réalité de l'époque de la révélation du Coran, et ce afin d'inclure ceux qui étaient dans cette position d'esclaves dans le champs des bons comportements de leurs 'maîtres'. Concernant l'esclavage et son abolition par l'Islam, voir l’article 'Islam et droits de l'Homme' http://discernement-islam.weebly.com/islam-et-droits-de-lhomme.html).
A ce sujet, le Prophète Muhammad a transmis certains principes relationnels : "Mon Seigneur m’a communiqué neuf enseignements que je vous transmets. Il m’a recommandé
. d’être sincère, que ce soit en public ou en privé,
. d’être juste, que ce soit dans la joie ou dans la colère,
. de faire preuve de modération, que ce soit en période d’abondance ou de pénurie,
. de rétablir mes relations avec ceux qui les ont rompues,
. de donner à ceux qui me privent,
. de pardonner à ceux qui me nuisent,
. de faire que mon silence soit méditation,
. de faire de mon discours un rappel de Dieu,
. de tirer des leçons des événements de la vie".
2ème principe : compassion et entraide
Le musulman a un devoir de compassion et d'entraide à l'égard des personnes qui sont dans le besoin ou qui sont confrontées à des difficultés, que ces personnes, encore une fois, soient musulmanes ou non.
Le Prophète Muhammad a dit : "Le Tout Miséricordieux se montre Clément envers ceux qui font preuve de miséricorde. Faites miséricorde à ceux qui se trouvent sur terre, Celui qui se trouve au ciel vous fera miséricorde."
3ème principe : la justice
Il strictement interdit au musulman de faire preuve d'injustice à l'égard de n'importe quelle personne, qu'il s'agisse d'un musulman ou d'un non - musulman, et ce, même s'il éprouve de l'aversion envers cette personne.
Le musulman a donc une obligation permanente de faire preuve d'équité, et ce, quelque soient les conditions dans lesquelles il se trouve : Sourate 5, 8 "Ô vous qui croyez ! Soyez fermes dans l’accomplissement de vos devoirs envers Dieu, et impartiaux quand vous êtes appelés à témoigner ! Que l’aversion que vous ressentez pour certaines personnes ne vous incite pas à commettre des injustices ! Soyez équitables, vous n’en serez que plus proches de la piété ! Craignez Dieu ! Dieu est si bien Informé de ce que vous faites".
Ces principes de la relation du musulman aux autres humains, qu'ils soient musulmans et non, exigent de ceux qui souhaitent s’y conformer, des efforts et un travail d’éducation de soi (et de transmission aux enfants). C’est là un défi quotidien.
Quand aux comportements « devant » les autres, sont concernés tes comportements de respect et de préservation de l’ordre que Dieu a voulu sur terre : protection et respect de la nature (la terre, l’air, la mer, la faune et la flore) dont le non gaspillage, et la gratitude.
En résumé, un état d’esprit responsable et actif, une tenue moderne, qui te plaise et de ton âge, un visage souriant et un regard bienveillant, une posture confiante et accueillante, une parole rare, positive et fondée sur des connaissances solides (sans cesse enrichies) et des comportements conscients des conséquences à court et long terme.
Et de temps en temps, repasse-toi le film et vois ce que tu aimerais ajuster pour donner une image de l’Islam qui corresponde encore mieux à ce que tu sais de l’Islam et que tu aimerais être au quotidien.
Je t’aime fiston !
L’image en France (et dans l’occident en général) de l’Islam et des Musulmans laisse à désirer (pour ne pas dire est catastrophique).
S’offusquer et ressentir une grande injustice devant l’écart entre ce qu’est l’Islam et l’image qui en est perçue, est humain et légitime. Ce sentiment d’injustice peut même, dans le meilleur des cas, être transformé en moteur du changement.
Le sujet de mon texte c’est de prendre conscience au niveau individuel (à commencer par nous : toi, moi, les proches que nous aimons) de l’image sociale liée à ce que nous montrons, disons, faisons et laissons penser.
Evidemment, les ennemis de la paix, ceux qui construisent et qui entretiennent les mûrs, sont responsables et coupables, mais ce n’est pas le sujet que je voudrais aborder dans cet écrit : non pas que « on s’en fiche » ou « on n’y peut rien » mais je suis convaincu qu’il faut en priorité commencer par incarner nous-même ce que nous voulons que le monde perçoive de nous (de l’Islam, des musulmans, des jeunes, de toi tout court) et ce que nous voulons que le monde devienne.
Avant de te dire mes apprentissages sur ce qui marche bien (ou pas) pour arriver à incarner dignement ce que nous pensons être notre identité et notre mission, je vais partager avec toi certains aspects de l’état des lieux actuel.
Comment est perçu l’Islam en France (à travers qui surtout) ?
Je ne vais pas te citer un nième sondage sur ce que penseraient nos concitoyens de l’Islam. Le résultat affligeant est connu d’avance.
Sans vouloir accabler totalement ou innocenter totalement les citoyens musulmans que nous sommes, entre autres, observons ceux qui ont la parole la plus écoutée (qui portent donc le plus de responsabilité) :
Les imams médiatiques et les experts en islam (et terrorisme ou radicalisation : ça va de paire en général, ce sont des spécialités où l’on s’expertise beaucoup en ces temps troublés). En examinant le pedigree de ces experts et portes parole, nous sommes légitimement atterrés et surpris que les médias principaux (chaînes d’informations continue, ou pas) n’invitent que ceux là (n’exagérons pas, soyons précis : dans 99% des cas). Le choix des invités (presque permanents) sont l’illustration principale de la ligne éditoriale d’un journal (télévisé ou non) : jouer plus ou moins finement avec les amalgames pour donner et entretenir une image négative de l’Islam (sorte de nouvel ennemi commun, très commode) pour construire et entretenir des murs (tout en affirmant parfois, sans aucune honte, qu’ils œuvrent pour notre bien).
Pas étonnant que tu trouves sur les réseaux sociaux ces pseudo portes paroles et experts dénoncés, démasqués et certains devenus la risée du web (en France mais surtout à l’étranger…).
Peu importent pour ces gens (médias, pseudo experts et portes paroles) les notions d’honnêteté et de responsabilité.
Pas très honnête en effet que ces gens :
. attribuent à l’islam des comportements contraires à l’islam (en fait, dans « nos » médias, ils n’illustrent l’Islam QUE par ces comportements contraires à l’Islam !) (*)
. lient à l’islam les personnes qui « ressembleraient à des musulmans » par la couleur de la peau (du type méditerranéen au type noir avec toutes les nuances : c’est du musulman globalement) ou par une langue (les arabes musulmans ne représentent pourtant que 20 à 25% des musulmans, et les arabes non musulmans se trouvent embarqués avec les musulmans)
. généralisent aux musulmans (en visant donc l’Islam en réalité) le comportement nauséabond de certains (très peu nombreux) qui se réclament de l’Islam (à tort : ignorants ou ayant un agenda inavoué de dresseurs de murs)
. n’invitent que des personnages mal intentionnés et/ou irresponsables qui mènent les débats télévisés de façon caricaturale
. se drapent d’affirmations du genre « Nous ne voulons surtout pas faire l’amalgame, mais », ce qui revient à dire au public : faites l’amalgame !
(*) pour rétablir la vérité face à ces « méconnaissances » : je te conseille de te référer à ce site : http://discernement-islam.weebly.com/
Pas très responsable non plus car ces gens :
. entretiennent et construisent (par cette désinformation très professionnelle) la méconnaissance de l’Islam
. la méconnaissance de l’autre génère la méfiance, puis la peur, puis la haine, préparant les affrontements et les guerres de demain (pour nos enfants et les leurs)
. qui n'apprécient pas l'Islam (et c'est leur liberté, reconnue par l'Islam lui-même), et qui diffusent l'idée que la religion musulmane est (ou porte en elle) l'interprétation déviante de l'Islam faite par les extrémistes violents. Alors que leur intention serait (?) de lutter, comme nous, contre l'extrémisme violent, ces personnes contribuent dans les faits à l'expansion des extrémistes violents en entérinant leurs thèses.
N’oublions pas au passage les hommes et femmes politiques qui, selon la période, lancent et enveniment les débats internes sur l’Islam — qui sont très souvent des débats de stigmatisation et de désinformation — et donnent au passage à la France une image d’intolérance, alors qu’une grande partie de son prestige était due à son image d’ouverture et de tolérance. Nous vivons dans un monde globalisé et les débats internes ont des répercutions internationales. Et dans la mesure où le débat sur l’Islam est caricatural et excessif, « on » donne un peu cette image de pays fermé sur lui-même, de pays intolérant. La France est en train de perdre une partie de cet avantage d’ouverture et de tolérance. Cela importe peu semble-t-il pour beaucoup de politiques qui ont embrayé sur ce thème en pensant qu’un discours antimusulmans viendrait accroître leur popularité (en surfant sur les instincts primaires de peur et de haine d’une partie de nos concitoyens).
Je m’arrête là sur l’état des lieux, et en tire un enseignement :
Si tu ne donnes pas (toi en tant que citoyen musulman) une image positive (donc conforme au message) et visible de l’Islam, alors que d’autres (cf. plus haut) s’en chargent avec le résultat que l’on observe, tu n’auras pas rempli ta part de devoir et de responsabilité.
Est-ce que la responsabilité de ceux qui donnent, à des degrés divers, une mauvaise image de leur groupe d’appartenance (certains chrétiens, certains musulmans, certains juifs, etc.) serait engagée dans les réactions hostiles (parfois catastrophiques) commises contre eux ? A mon sens, dans une certaine proportion et indiscutablement : Oui !
Beaucoup de musulmans se comportent à l'opposé de ce qu'enseigne leur religion.. et sont les premiers à s'étonner qu'on les moque (et leur religion avec)..
Chaque musulman a le pouvoir d'agir à son niveau sur sa situation et sur l'image qu'il donne de lui et de sa religion, en agissant d'abord sur lui-même (dans sa maison, sa famille, son quartier, son travail, etc.).
La situation peut-elle s'améliorer sans cet effort ? Le Coran apporte une réponse claire à cette question dans la Sourate 13, Verset 11 : "... Dieu ne modifie point l'état d'un peuple tant que les hommes qui le composent n'auront pas modifié ce qui est en eux-mêmes..." ce qui correspond à un des enseignements clés en coaching ou en thérapie, et plus généralement partout où un changement est souhaitable !
Voilà ce que je voulais te dire sur l’état des lieux et la notion de responsabilité des uns et des autres (même si ce dernier sujet est loin d’être épuisé).
Que faire à ton niveau ?
J’attire ton attention sur un écueil dans lequel j’ai pataugé un certain temps… avant d’en sortir pour adopter une attitude plus responsable et efficace.
J’ai mis en effet quelques années pour dépasser l’attitude négative (inefficace et passive) :
. « je n’y suis pour rien.. d’ailleurs, je n’étais pas là au début »
. « cette mauvaise image de l’Islam, donnée par des ignorants malhonnêtes et exploitée par des malhonnêtes irresponsables, n’est pas de ma faute »
. « ils n’ont qu’à se débrouiller à présent avec le mal qu’ils vivent et que leurs mensonges et leur haine ont d’une certaine manière généré et attiré, moi je pourrai toujours m’en préserver ou me barrer »
. « ce n’est pas à mon niveau que ça va changer quoique ce soit »
Une fois cette attitude dépassée, nous allons pouvoir plancher sur ce qui va te permettre (tu en fais déjà une bonne partie) de donner une image digne de l’Islam :
. Ta tenue et ton apparence
. Ta communication non verbale
. Ta parole
. Tes comportements avec (ou devant) les autres
Ta tenue et ton apparence
Ta tenue et ton apparence doivent tenir compte de l’environnement dans lequel tu débarques ou tu vis.
Ton image liée à ton apparence est fortement dépendante du public que tu côtoies ; selon son histoire (collective ou personnelle), ses habitudes (ceux qui vivent dans un pays habitué aux barbes et foulards ne réagissent pas de la même manière que dans la Sarthe ou la Vendée –je les cite parce que je me suis attaché à ces deux départements) et les a priori qu’il s’est construit ave l’aide des médias (cf. plus haut).
Je t’ai souvent parlé de cet exemple (tout théorique) du port de la barbe ou de la jellaba (ressembler au Prophète et ses compagnons vs attirer les cœurs et ne pas les repousser). Il est évident que pour un musulman, rapprocher les cœurs des gens et ne pas les repousser est infiniment supérieur à toute question de ressemblance physique ou de tenue vestimentaire.
Un musulman à la tenue et l’apparence négligée ou sale, donnera une image de l’islam dont il se réclame, négative et repoussante.
Ta communication non verbale
La gestuelle, la démarche et la posture
Notre culture scientifique privilégie l'esprit par rapport au corps (et donc la communication verbale par rapport à la communication “non verbale”), et que les signaux corporels sont interprétés spontanément et inconsciemment au sein de la psychologie populaire.
Le fait que les croyances et les stéréotypes de cette psychologie populaire ne correspondent à aucune réalité scientifique les rend d'autant plus dangereux pour vous, lorsque tu en es en position d'émetteur.
Que tu le veuilles pu non, tu ne peux pas ne pas communiquer sur le plan non-verbal.
Dès lors que tu es présent devant l'auditoire, ton corps expédie à ton insu et en permanence des paquets de signaux visuels. Le sens qu'on leur associe n'a peut-être rien à voir avec ce que tu ressens réellement à ce moment-là, il est néanmoins constitué par les auditeurs et détermine leur attitude et leur disposition à ton égard.
Tâches de rester conscient que les signaux corporels sont associés analogiquement (et sans aucun recul critique) avec des attitudes mentales, par exemple :
• gestes trop amples : esprit de grandeur, présomption, prétention…
• gestes trop étriqués : esprit limité, manque d'ambition…
• gestes saccadés : agressivité, manque de sûreté de soi, superficialité…
• faible mobilité : manque de dynamisme, lourdeur, passivité…
• posture trop décontractée : surestimation de soi, bluff…
• posture trop guindée : rigidité morale, manque d'adaptation…
Rappel :
La majorité des ouvrages consacrés à la communication dans le monde de l'entreprise ne font que s'inspirer des théories et des observations scientifiques, ils ne les appliquent pas véritablement. De fait, ils reformulent dans un langage apparemment scientifique la plupart des ingrédients de la psychologie populaire, ce dont ils tirent leur efficacité commerciale. Tu as beau te dire que ces livres et les pratiques des gens qui s'en servent ne reposent sur aucune base scientifique solide, il n'empêche qu'au bout du compte tu seras jugé en fonction des pseudo-lois qu'ils énoncent en graphologie, en morphopsychologie, en astrologie, en chirologie, en numérologie et autres “-logies”, qui constituent le corpus de référence “théorique” à la mode chez certains recruteurs professionnels.
Peu importe que ta personnalité réelle échappe à ces moyens vulgarisés d'investigation.
L'important, c'est de savoir que ta personnalité est actuellement interprétée avec ces grilles d'observation, même si elles sont scientifiquement fausses…!
Mieux vaut donc que tu les connaisses, pour mieux composer avec elles.
Conséquence fondamentale pour toi :
Si tu essuies un échec, dans un exposé ou un entretien d'embauche par exemple, cela ne signifie pas que tu ne vaux rien, mais simplement que ta communication n'a pas respecté les règles en usage.
Autrement dit : essayes de ne pas déprimer à la suite d'un échec en réalité imputable aux lois du marché, et non à ta personnalité profonde…
Notre corps dit-il tout haut ce que notre cerveau pense tout bas? Oui, affirme sans hésiter Philippe Turchet, auteur de la synergologie, une discipline qui prétend décoder le langage non verbal.
Selon la synergologie, 99% des gestes sont universels. Ce qui diffère, c'est la fréquence et l'amplitude de ces gestes. «Par exemple, les gestes sont beaucoup plus amples chez les Québécois. Les Japonais font les mêmes, mais leurs gestes sont plus petits», observe-t-il. Il existe aussi des gestes culturels: «Faire "entre guillemets" avec les doigts, ça n'existe pas chez les peuples où l'on n'a pas appris à lire.»
Si l’activité de l’esprit est située dans le cerveau et si les interactions lisibles sur le corps participent à la fabrication de la raison, le langage corporel devient, selon les synergologues, la voie majeure pour lire l’activité du cerveau sur le corps et la structure du langage corporel devient l'outil qui permet d'appréhender le fonctionnement de l'esprit humain.
L'émotion est un mouvement Emotion est né du latin « émovéré », qui signifie : Se mouvoir.
Elle naît de chaque interaction et modifie quelque chose dans la configuration de notre visage et de notre corps. L’étymologie en soi donne des indications précises sur le chemin à suivre pour lire l’émotion : d’abord observer son mouvement, car l’émotion est un mouvement corporel... Derrière une émotion, il y a donc toujours un mouvement. Il est même sans doute à la base de l’émotion !
C’est ce qu’avait bien compris un psychologue de la fin du XIX ème siècle : William James. Il symbolisait le processus en prenant un exemple aujourd’hui devenu classique : « Si lors d’une promenade vous croisez un ours, pensez-vous d’abord à vous enfuir et prenez-vous conscience ensuite que vous avez peur ? ou bien alors, avez-vous peur et vous enfuyez-vous pour cette raison … ? » Dans ce débat, tout le vingtième siècle lui a donné tord en disant : Si nous avons peur nous nous enfuyons. C’est d’ailleurs assez logique. Mais des recherches récentes montrent que la fuite est préalable et que c’est en courant que l'être humain prend conscience qu'il a peur de l’ours !
Ce mécanisme est au cœur même de la survie.
En voiture, il nous est tous arrivé de freiner avant même d’avoir pu analyser la nature du danger. Si nous avions dû attendre que notre «cerveau conscient », le néocortex intervienne, il aurait été trop tard. Ce sont des composantes émotionnelles qui ont fait le travail beaucoup plus rapidement. Entre l’émotion et le mouvement, nés de l’interaction, se déroule un véritable pas de deux, et nous entrons dans la danse dès la naissance, car l’amygdale est déjà préformée à la naissance.
Partir des mouvements du visage et du corps pour décrire l’interaction semble avoir tout son sens selon la synécologie. Consciemment, nous mettons les mouvements du corps en relation avec des états psychiques. Ce que nous faisons lorsque nous disons « il pleure c’est donc qu’il est triste », ou « tu as vu comme il est fier, il bombe le torse», « Je voulais lui parler de ça… il a plissé le front, j’ai tout de suite arrêté », « en ce moment il se traîne, il est épuisé »…
Si nous nous livrons à cet exercice de mise en relation d’états émotionnels ou psychiques avec les mouvements du visage et du corps c’est parce le cerveau se livre à cette opération. Nos mouvements, les informations que nous intégrons, les émotions que nous ressentons, sont des instances inter reliées dans notre cerveau. Une pensée, une émotion, un mouvement, ont des répercussions réelles aux deux autres niveaux.
Nous nous en rendons bien compte lorsque nous faisons du sport : le fait de marcher, nager, faire du vélo par exemple, ne sont qu’une somme de mouvements, mais ils déclenchent du bien-être et font souvent naître en cours ou juste après l’effort des pensées, des émotions d’un ordre différent de ce qu’elles étaient, avant d’entreprendre ces mouvements. Nos mouvements nous ont changés, en quelque sorte.
Longtemps nous avons cru que le cerveau pilotait le corps, lorsque nous éprouvions des émotions, mais nous savons aujourd’hui que le processus est plutôt interactif. Le corps ne fait pas que réagir aux messages envoyés par le cerveau. Il envoie, lui aussi, des messages émotionnels transitant par le tronc cérébral, à destination du cerveau. C’est si vrai que lors d’accidents, les malades empêchés d’envoyer des informations corporelles au cerveau, ressentent également moins d’émotions.
Voilà pour la théorie (extrait d’une formation sur la communication non verbale que je donne à des managers en entreprise).
Au-delà, je te conseille de porter une attention et un soin particulier à regarder de manière bienveillante les autres et à leur sourire (les bâtisseurs de ponts entre les cœurs l’ont compris !).
Ta parole
Sans trop m’étendre, je te conseille la lecture de cet article dans lequel j’ai tout dit ! https://affinites.weebly.com/parler.html
Et l’article précédent de ce site https://amonfils.weebly.com/choisir-le-cadre.html.
Tes comportements avec (ou devant) les autres
Bien sûr je te conseille de jeter un coup d’œil sur cet article qui détaille le comportement du musulman avec les non musulmans : http://discernement-islam.weebly.com/islam-et-relation-avec-les-non-musulmans.html, dont voici un extrait :
1er principe : bons comportements pour des relations cordiales
Ce devoir de bon comportement avec tout autre humain figure à de très nombreux endroits dans le Coran comme par exemple dans la Sourate 4, 36-37 "Adorez Dieu, sans rien Lui associer ! Soyez bons envers vos parents, vos proches, les orphelins, les pauvres, les voisins qu’ils soient de votre sang ou éloignés, ainsi que vos compagnons de tous les jours, les voyageurs de passage et les esclaves que vous possédez, car Dieu n’aime pas les arrogants vantards / ainsi que les avares qui recommandent l’avarice à leurs semblables et dissimulent les faveurs dont Dieu les a gratifiés...". (Nb. La mention 'les esclaves que vous possédez' ne vise en aucun cas à approuver l'esclavage mais à prendre en compte une réalité de l'époque de la révélation du Coran, et ce afin d'inclure ceux qui étaient dans cette position d'esclaves dans le champs des bons comportements de leurs 'maîtres'. Concernant l'esclavage et son abolition par l'Islam, voir l’article 'Islam et droits de l'Homme' http://discernement-islam.weebly.com/islam-et-droits-de-lhomme.html).
A ce sujet, le Prophète Muhammad a transmis certains principes relationnels : "Mon Seigneur m’a communiqué neuf enseignements que je vous transmets. Il m’a recommandé
. d’être sincère, que ce soit en public ou en privé,
. d’être juste, que ce soit dans la joie ou dans la colère,
. de faire preuve de modération, que ce soit en période d’abondance ou de pénurie,
. de rétablir mes relations avec ceux qui les ont rompues,
. de donner à ceux qui me privent,
. de pardonner à ceux qui me nuisent,
. de faire que mon silence soit méditation,
. de faire de mon discours un rappel de Dieu,
. de tirer des leçons des événements de la vie".
2ème principe : compassion et entraide
Le musulman a un devoir de compassion et d'entraide à l'égard des personnes qui sont dans le besoin ou qui sont confrontées à des difficultés, que ces personnes, encore une fois, soient musulmanes ou non.
Le Prophète Muhammad a dit : "Le Tout Miséricordieux se montre Clément envers ceux qui font preuve de miséricorde. Faites miséricorde à ceux qui se trouvent sur terre, Celui qui se trouve au ciel vous fera miséricorde."
3ème principe : la justice
Il strictement interdit au musulman de faire preuve d'injustice à l'égard de n'importe quelle personne, qu'il s'agisse d'un musulman ou d'un non - musulman, et ce, même s'il éprouve de l'aversion envers cette personne.
Le musulman a donc une obligation permanente de faire preuve d'équité, et ce, quelque soient les conditions dans lesquelles il se trouve : Sourate 5, 8 "Ô vous qui croyez ! Soyez fermes dans l’accomplissement de vos devoirs envers Dieu, et impartiaux quand vous êtes appelés à témoigner ! Que l’aversion que vous ressentez pour certaines personnes ne vous incite pas à commettre des injustices ! Soyez équitables, vous n’en serez que plus proches de la piété ! Craignez Dieu ! Dieu est si bien Informé de ce que vous faites".
Ces principes de la relation du musulman aux autres humains, qu'ils soient musulmans et non, exigent de ceux qui souhaitent s’y conformer, des efforts et un travail d’éducation de soi (et de transmission aux enfants). C’est là un défi quotidien.
Quand aux comportements « devant » les autres, sont concernés tes comportements de respect et de préservation de l’ordre que Dieu a voulu sur terre : protection et respect de la nature (la terre, l’air, la mer, la faune et la flore) dont le non gaspillage, et la gratitude.
En résumé, un état d’esprit responsable et actif, une tenue moderne, qui te plaise et de ton âge, un visage souriant et un regard bienveillant, une posture confiante et accueillante, une parole rare, positive et fondée sur des connaissances solides (sans cesse enrichies) et des comportements conscients des conséquences à court et long terme.
Et de temps en temps, repasse-toi le film et vois ce que tu aimerais ajuster pour donner une image de l’Islam qui corresponde encore mieux à ce que tu sais de l’Islam et que tu aimerais être au quotidien.
Je t’aime fiston !